MISE À JOUR - UPDATE

04/05/2018

- French below -

On Friday, May 4th 2018, I sent a cobblestone to the President of the French Republic accompanied by its certificate of authenticity and the following message:

“Mister President,
In this fiftieth anniversary of May 1968, please accept this cobblestone edition 2018.
Do not think that this is a gift destined to you personally but rather a present for the presidential office. Therefore, it will have to stay at the Elysée so that your successors inherit it when you step down.
Never forget that you serve those who elected you, not those who got you elected.
Please accept, Sir, my best regards.
Jérémie Pujau”

The package arrived and the French President replied with the expected cynicism (see photos below):

"Sir,
The President of the Republic has received your correspondence as well as the cobblestone edition 2018 that you created.
The Head of State entrusted me to thank you for this parcel.
Yours sincerely"

Beyond the sincere desire to commemorate the events of May 68 with a singular action, this anniversary was above all a pretext for questioning the current policy of Emmanuel Macron. In fact, many of the last presidents could have also deserved a pavement but Macron took it to another step by implementing profound transformations that will be difficult to overcome, which no politician had yet dared to do, and surely never with such disinhibition. The social shield is being smashed to pieces, inequality is drastically widening and the feeling of living in a feudal system overwhelms me.

In May 1968, people threw cobblestones picked up spontaneously in the street against the police. I allowed myself to "update" these cobblestones. I thought and carefully prepared my projectile, but I did not throw it: this cobblestone was sent by mail.
It could mean that we have become more civilized, that we want to act without violence, but it could also mean that people have become more disciplined. In this case, this would mean the control system in which we live had already won (update of 22.01.2019). However, the recent events of “Gilets Jaunes” prove the opposite and I am very happy to have been mistaken.
But it also shows something else, people like the President live completely separate from the people. Post was the most direct way, certainly the only way to reach him and Macron played along. Indeed, he participated without taking any risks! And it is certain that this answer was sent only after consultation with a communication team.
Of course, his answer is a plus. It brings a little more weight and relevance to this action, but the way he reacted shows his arrogance and cynicism: "I have the power, but I am magnanimous. I am also the President of the malcontents, but I continue as I want. "
Unfortunately, the constitution of the 5th French Republic is such. The President is a king. The only difference is that I will not end up locked up in dungeon but, for sure, I am now flagged.

Theoretically, this cobblestone also serves to remind the power of the people to the next Presidents since it is supposed to stay at the Elysee and be passed on to the next President. If this concrete cube will have any effect, I cannot say yet. What is certain is that it had none on the current head of state. Maybe we should change the method ...

 

 - French version -

Le vendredi 4 mai 2018, j'ai envoyé un pavé au Président de la République française accompagné de son certificat d'authenticité et du message suivant :

« Monsieur le Président,
En ce mois anniversaire des cinquante ans de mai 68, veuillez accepter ce pavé édition 2018.
Ne croyez pas qu’il s’agisse d’un cadeau destiné à votre personne mais plutôt d’un présent destiné à votre fonction présidentielle. Par conséquent, il devra rester à l’Élysée afin que vos successeurs en héritent lorsque vous passerez votre tour.
N’oubliez jamais que vous servez ceux qui vous ont élu et non ceux qui vous ont fait élire.
Je vous prie de recevoir, Monsieur, mes salutations distinguées.
Jérémie Pujau »

Le paquet est arrivé à bon port et le Président français répondit avec le cynisme attendu (voir photo ci-dessous):

"Monsieur,
Le Président de la République a bien reçu votre correspondance ainsi que le pave édition 2018 que vous avez réalisé.
Le Chef de l’État m'a confie le soin de vous remercier de cet envoi.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs."

Au-delà de la volonté sincère de commémorer les événements de mai 68 par une action singulière, cet anniversaire fut surtout un prétexte pour remettre en question la politique actuelle d'Emmanuel Macron. A vrai dire, tous les présidents depuis longtemps auraient également mérité un pavé mais Macron a passé la vitesse supérieure en mettant en œuvre des transformations profondes dont il sera difficile de se relever, ce qu’aucun politicien n’avait encore osé et encore moins de manière aussi décomplexée. Le bouclier social vole en éclats, les inégalités se creusent drastiquement et je suis profondément envahit par le sentiment de vivre dans un système féodal.

En mai 68, les gens jetaient des pavés ramassés spontanément dans la rue contre la police. Je me suis permis d'en faire une "Mise à jour". J'ai réfléchi et préparé avec soin mon projectile mais je ne le l’ai pas jeté : ce pavé fut envoyé par courrier.
Cela pourrait signifier que nous sommes devenus plus civilisés, que nous voulons agir sans violence, mais cela pourrait également signifier que les gens sont devenus plus disciplinés. Dans ce deuxième cas, la société de contrôle dans laquelle nous vivons aurait déjà gagné (mise à jour du 22.01.2019). Les événements récents des Gilets Jaunes prouvent pourtant le contraire et je suis bien heureux de m'être trompé.
Mais cela montre aussi autre chose : des gens comme le Président vivent complètement séparés du peuple. Le courrier était le moyen le plus direct, certainement le seul moyen de l'atteindre et Macron a joué le jeu. Justement, il a participé mais sans prendre aucun risque ! Et il est certain que cette réponse fut envoyée uniquement après concertation avec ces agents en communication.
Bien sûr, sa réponse est un plus. Elle apporte à cette action un peu plus de poids et de pertinence, mais sa façon de réagir témoigne bien de son arrogance et de son cynisme : « J'ai le pouvoir mais je suis magnanime. Je suis aussi le Président des mécontents mais je continue comme je l'entends. »
La constitution de la Ve République est malheureusement ainsi faite en France. Le Président est un roi. La seule différence étant que je ne finis pas au cachot mais, pour sûr, je suis désormais fiché.

Théoriquement, ce pavé sert également à rappeler le pouvoir du peuple aux prochains Présidents puisqu'il est censé rester à l’Élysée et être transmis au suivant. Si ce cube de béton aura un effet quelconque, je ne peux encore le dire. Ce qui est certain, c'est qu'il n'en a pas eu sur l'actuel chef de l’État. Peut-être faut-il changer de méthode...